EXPOSITION

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MAIDER ELCANO

DE L’AUTRE CÔTÉ

Du 17 au 31 mars 2017.
VERNISSAGE  : vendredi 17 mars 2017 – 18h30.

Musique originale : Sandie Louit
Commissariat d’exposition : Julie Laymond
Scénographie : Guillaume Ségur

CITÉ DES ARTS
École d’Art de l’ACBA
Galerie du 2e étage
3, avenue Jean Darrigrand
64100 BAYONNE

Du mardi au samedi
De 14h00 à 18h00
Entrée libre

Une exposition proposée par l’association COOP et accueillie par l’École d’Art de la Communauté d’Agglomération Pays Basque avec le soutien de La Région Nouvelle-Aquitaine et le Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques.

MAIDER ELCANO

Maider Elcano est une artiste qui multiplie les médiums – dessins, photographies, vidéos, écriture – qui sont des moyens de documenter une réalité subjective. Les lieux et espaces avec lesquels elle choisit de travailler sont dans un premier temps explorés, cartographiés. Elle essaie avant tout de s’approprier l’environnement, de comprendre son fonctionnement et de percevoir la charge poétique qu’il pourrait dévoiler.

Maider va à la rencontre de ces espaces. Ils lui racontent des histoires, leurs présences, les traces du passé, les possibilités du futur. La temporalité c’est aussi la mémoire, la sienne mais aussi celui du paysage, des personnes qu’elle rencontre. En ce sens elle ne peut être définie comme un lieu d’ancrage mais au contraire comme des moments de fuites.

Il y a plusieurs axes à prendre en compte, la fragilité de la narration, le temps de l’histoire et son travail de l’image. De l’enquête sur le terrain à l’abstraction, des marqueurs historiques s’enchevêtrent à l’élaboration narrative. Maider Elcano voyage dans différents lieux, paysages et espaces ; qu’ils soient réels, mythiques, rêvés ou réinventés de manière à faire travailler ensemble la fiction et le documentaire.

DE L’AUTRE CÔTÉ

« En découvrant le projet de Maider Elcano, De l’autre côté, je ne peux m’empêcher de songer au film bouleversant de Paul Newman, De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites (1972). On y découvre que des graines exposées à des rayons gamma en petite quantité ont donné naissance à une nouvelle variété de fleurs, plus belles et plus étranges que les autres, devenues banales ou stériles selon leur degré d’irradiation.

Car ce sont ces nouvelles marguerites que je vois éclore dans le film de Maider Elcano. Une sorte de cartographie poétique d’un espace ni banal ni stérile, oscillant entre une rêverie délibérément romantique et un film de science-fiction expérimental. S’y croisent, rythmés par la musique originale de Sandie Louit et la lecture d’un long poème récité en français, en basque et en espagnol, des personnages qui hantent les territoires transfrontaliers.

De ceux-ci on ne saura rien, mais il sera question de leur regard, de leur attente silencieuse et de leurs pas de danse ou de lutte. Aller « de l’autre côté » n’existe pas pour les voyageurs occasionnels.. On passe la frontière et on change de pays, au gré des panneaux de bienvenue et d’au revoir. Mais ici, les mouvements d’allers et de venues, filmés depuis les vitres d’une voiture, traversant les paysages urbains et naturels avec souplesse, transgressent les lignes de démarcation officielles.

Apparaissent bientôt de nouveaux protagonistes, semblables à des canaris dans une mine de charbon. Vêtus de combinaisons blanches, arborant des masques protégeant d’effluves toxiques, ils s’accompagnent de sirènes d’alerte. Puis ils errent au milieu des bâtiments d’une centrale nucléaire désaffectée. Mais on les voit aussi danser, à l’aube ou pendant l’heure bleue, recouverts de petites lumières colorées. Voilà peut-être l’effet des rayons gamma en petite quantité sur les individus qui ont pu marquer Maider Elcano. Il est à la fois question d’une catastrophe à venir mais aussi d’un état de latence où tout peut arriver ; les postes-frontières et leurs barbelés côtoient les plages désertes de sable clair.

L’artiste aime parler de la façon dont les petites histoires, les micro-histoires font Histoire en s’enchevêtrant et en se superposant. Je ne vois pas un hasard au fait que ses dessins m’évoquent des grottes et les sédimentations minérales lentes qui les ont fait naître. Et la lumière noire qui baigne son exposition n’est qu’une façon, encore une fois, d’essayer de regarder légèrement de biais. « Il y a des vies éclairées à la lampe torche » dit-elle dans De l’autre côté : et nettement lumineuses, faudrait-il ajouter. »

Camille Paulhan.

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